Archives mensuelles : novembre 2012

Compte-rendu de la réunion publique

« Quel avenir pour le Marais du Platon ? » – Vendredi 26 Octobre 2012

   La réunion a commencé par la projection d’un diaporama de photos prises sur le Platon. Puis l’association «Les Amis du Platon » s’est présentée, a évoqué les actions passées et celles prévues pour 2013. La trésorière a ensuite indiqué que l’association avait dépassé le cap des 100 adhérents. Nous avons rappelé nos positions principales :

– Nous ne sommes pas contre un golf mais ailleurs et non payé par les Berniérais.

– Le Platon, propriété privée de la commune, donc propriété commune de tous les Berniérais, doit rester ouvert à tous.

– Le Marais espace naturel doit être protégé. La nature doit reprendre ses droits sur ce terrain : la commune l’a réussi pour les dunes, pourquoi ne le réussirait-elle pas pour le Marais ?

– Le Platon mérite mieux qu’un golf ! Il peut certes être réaménagé pour  être plus esthétique  et plus accessible mais doit garder son caractère naturel de zone humide.

Nous avons compté près de 70 participants à cette réunion. Mme le  Maire et trois adjoints étaient présents mais furent très discrets au début. Puis le débat fut riche. Voici le résumé de quelques interventions.

La première porta sur l’identité de Bernières, (forgée par son histoire, sa population, son paysage), qui n’est pas celle des communes  voisines et un golf sur le Platon ne s’inscrit pas dans l’identité berniéraise.

Un autre participant s’inquiéta du côté financier de ce projet : quel sera le coût d’investissement, quelles seront les recettes, les dépenses, qui gérera cette Délégation de Service Public (D.S.P.) que la Mairie veut mettre en place. Que se passera-t-il le jour où personne ne voudra reprendre cette D.S.P. ?

Une personne s’inquiéta de la pollution sur l’eau et les sols qui pourrait être engendrée par l’utilisation d’engrais et produits phytosanitaires pour garder une pelouse propre sur le golf.

Notre secrétaire rappela, photos à l’appui, la richesse faunistique du Platon, de sa prairie, de sa mare et de sa roselière : de nombreuses espèces d’oiseaux y nichent, s’y reposent et s’y nourrissent en migration. Elle souligna l’impact catastrophique qu’aurait sur la faune et la flore la transformation de la prairie, actuellement gérée en fauchage tardif et réservoir de biodiversité, en pelouse de green de golf. Certes le marais ne comporte pas d’espèces menacées, mais elle ajouta  que la protection des petits espaces était à l’ordre du jour dans la conférence environnementale qui avait prévu pour 2013 l’ouverture d’un  chantier de reconquête de la biodiversité et que les  sites non exceptionnels et ne comportant pas d’espèces emblématiques étaient concernés.   

         Une botaniste insista sur la richesse florale du Platon : de nombreuses fleurs, notamment des orchidées rares trouvent refuge dans cet espace où on respire enfin quand on suit le bord de mer en venant de l’est  du village.

Un élu cita le golf de Bernay situé sur une zone Natura 2000.

Il fut répondu que ce qui existait à Bernay n’était pas forcément transposable à Bernières compte tenu que la superficie du Platon était restreinte, qu’un golf y occuperait tout l’espace donc que le marais deviendrait  inaccessible au public  et qu’il serait entouré d’un haut grillage, ce qui du point de vue esthétique porterait atteinte à l’identité paysagère du marais et du village.

Les amis du Platon rappelèrent que cet espace est une zone humide et soulignèrent qu’ils préfèreraient qu’y soit conçu un aménagement respectueux de ce caractère spécifique qui puisse garantir sa conservation, citant en exemple la restauration du  marais de Villers-sur-Mer. En outre cet espace naturel mis en valeur pourrait avoir  un intérêt touristique plus important qu’un golf limité à une minorité de personnes.

De nombreux participants posèrent la question à laquelle nous attendons toujours la réponse : qui a eu l’idée d’installer un golf sur le Platon ? Il fut rappelé que le golf a été inscrit au Plan Local d’Urbanisme (P.L.U.) en 2007. Il fut répondu  à Mme le Maire et à un élu qui regrettèrent  le manque d’intérêt de la population à ce projet, que  l’enquête publique eut lieu pendant la période estivale et  que, malgré cela, des oppositions au projet furent notifiées sur le registre notamment par la LPO (Ligue pour la Protection des oiseaux) et le groupe local Les Verts Côte de Nacre. Une Berniéraise insista pour que le golf disparaisse du P.L.U…

Le débat porta alors sur l’état d’avancement du projet. Un Comité de Pilotage du Golf a été mis en place par le Conseil Municipal le 6 septembre 2012.  Avant ce Conseil, l’Association avait écrit à Mme Le Maire pour lui exprimer sa désapprobation et lui faire part de ses propositions : les Amis du Platon souhaitent que le Conseil Municipal étudie des solutions alternatives au golf sur le Platon, que la commune mette en place un Comité de Pilotage pour la remise en valeur du marais du Platon et où l’association serait partie prenante. Elle ne peut être présente dans une commission qui n’étudie qu’un golf !

Deux membres du Comité de Pilotage du Golf, extérieurs au Conseil Municipal, s’exprimèrent alors pour dire qu’ils étaient ouverts à d’autres perspectives que le golf,  mais la représentante d’EELV au comité de pilotage souligna l’importance du développement économique et touristique de Bernières qui ne doit pas selon elle, rester un village gaulois. Elle marqua son intérêt pour que le marais devienne un espace plus esthétique et plus propre.

La Maire et le premier adjoint restèrent évasifs sur le projet de golf et  évoquèrent  des sujets n’ayant rien à voir avec le thème du débat : les eaux pluviales, les gens du voyage, la Commission Municipale des Travaux …mais ne répondirent pas aux questions des Berniérais.

« Les Amis du Platon » conclurent le débat en rappelant qu’ils resteront mobilisés et continueront à informer les habitants  sur l’évolution du projet. A la suite de cette réunion où l’assistance dans sa très grande majorité a manifesté son soutien aux Amis du Platon, 13 personnes ont adhéré.