Avec plusieurs associations de la Côte de Nacre nous lançons un nouveau Bulletin. Il sera le fruit de thématiques diverses en lien avec la qualité de vie, l’environnement ou le patrimoine. Pas de tabou! et surtout utile pour se forger une opinion sur ce qui se passe dans nos communes. Le bulletin 1 Des Nouvelles de Bernières.
Pour recevoir ce bulletin par mail, écrivez nous : lesamisduplaton@orange.fr
Les Amis du Platon vous invitent à parcourir le littoral berniérais pour observer les évolutions naturelles et celles dues à l’activité humaine. Nous essaierons d’envisager son avenir, notamment face aux événements météorologiques et au changement climatique.
Rendez-vous 15 h devant l’ancien Office de Tourisme – Gratuit – 1h30
La plage est le principal espace naturel de Bernières. Cet espace fragile joue un rôle important pour protéger notre littoral d’une éventuelle submersion marine.
Comme le sable ne reste pas toujours sur la plage mais envahit parfois notre digue et les rues avoisinantes, certains berniérais pensent « Il y a trop de sable sur la plage ». D’autres s’interrogent sur le rapport éventuel entre la hauteur de sable et le risque de submersion marine.
Pour répondre à ces questions nous avons interrogé Franck Levoy, géologue spécialiste du trait de côte, chercheur au Centre de Recherches en Environnement Côtier de Luc, professeur à l’Université de Caen.
Quel est le rôle du sable sur la plage par rapport au trait de côte ?
« Avoir du sable sur une plage est tout à fait bénéfique pour la stabilité du trait de côte globalement et des ouvrages quand il y en a. Il faut donc faire en sorte que ce sable reste sur la haute plage afin qu’elle soit altimétriquement élevée le plus souvent possible, notamment avant une période tempétueuse. Avec une plage haute, la difficulté est parfois d’empêcher le transport du sable par le vent qui peut recouvrir les infrastructures situées en arrière. Il est possible de le bloquer d’une manière ou d’une autre, selon l’ouvrage en présence. Certains brise-vents sont efficaces comme les ganivelles; après il faut voir le contexte pour adapter les solutions.
Plus la hauteur du sable est élevée sur la haute plage, plus cela réduira la hauteur des vagues en diminuant la hauteur de la tranche d’eau près du rivage (en relatif par rapport à une situation antérieure). La puissance du déferlement sera alors réduite également. En réduisant la hauteur des vagues, on réduit aussi la hauteur atteinte par la projection de l’eau du déferlement juste devant lui, ce qu’on appelle le swash. Sur la côte du Calvados, c’est souvent cet effet du swash qui arrive à franchir les ouvrages et à induire des submersions des terrains en contre bas en arrière du trait de côte ou en cuvette.
Plus le sable est haut mieux ce sera pour atténuer l’énergie des vagues, ce qui limitera la possibilité de franchissement de la mer au-dessus des ouvrages et donc les submersions. Les stratégies de protection visent parfois à apporter du sable sur la haute plage pour dissiper l’énergie des vagues.
Le passage d’engins qui nettoient les plages a pour effet « décompacter » le sable qui est plus facilement emporté par les courants marins induits par la dynamique des vagues très près du trait de côte. Il faut mieux limiter ces actions, notamment avant des périodes tempétueuses, car cela peut contribuer à l’érosion des plages même si seule la dynamique des vagues peut aussi grandement s’en charger. Ces actions peuvent donc être un facteur aggravant »
Comment la hauteur de sable varie-t-elle ?
« La hauteur du sable sur une plage, surtout sa partie haute, varie énormément, au jour le jour, et d’autant plus lors de conditions agitées en vives eaux. Toutefois, on observe souvent des tendances évolutives, des phases de montées ou abaissements du sable qui suivent les saisons ou les régimes de vent spécifique au site : plus de vent de Sud-Ouest à Nord-Ouest l’hiver et de Nord à Nord-Est l’été, ce qui induira des changements de niveau des plages, mais là aussi pour la météo il y a une grande variabilité selon les années.
D’autres facteurs agissent bien sûr, la présence d’ouvrages est un facteur qui peut favoriser l’érosion ou l’engraissement des hauts de plages, cela dépend du type d’ouvrages (épi, digue) et de leur conception. La part des choses entre facteurs naturels (vents, vagues) et anthropiques n’est pas simple à faire et demande des études souvent poussées sur la base de jeux de données de très bonne qualité. Concernant le rôle de la mer, dont le niveau moyen monte sensiblement depuis que les marégraphes existent, cela peut jouer, mais sur des échelles de temps de quelques dizaines d’années, c’est très difficile de percevoir son impact, masqué par les choses évoqués précédemment. Depuis la guerre, sur 75 ans, je ne pense pas que l’on puisse faire la part des choses. L’effet de la montée de la mer sur le trait de côte se perçoit par contre sur des échelles de temps de plusieurs centaines d’années, sans ambiguïté.
La côte du Calvados reste une côte assez stable dans son ensemble pour les parties sableuses. Il y a bien sûr quelques soucis d’érosion à quelques endroits, mais rien à voir avec la Manche ouest. Plus que la mer qui monte, on soupçonne une modification du régime des vagues aussi bien côté ouest Cotentin qu’en baie de Seine qui influence fortement l’évolution des zones sableuses.
Les changements de la hauteur des fonds s’observent un peu partout et sont moins bien connus sur les parties basses des estrans (accès plus difficile). Les causes peuvent également être multiples et parfois difficiles à préciser. La encore, il faut mener des analyses locales. Nous utilisons beaucoup les données Lidar aéroportées pour faire cela depuis 10 ans. »
La submersion marine est un risque reconnu à Bernières mais peut-on la prévoir ?
Si la parution récente du Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) nous permet de connaître les zones exposées à ce risque, il est important de connaître dans quelles circonstances notre commune peut subir une submersion marine. Celle-ci peut survenir si un certain nombre de conditions sont réunies. Quelles sont-elles ?
1) Le moment de la marée :
Tous les Berniérais savent que la mer est haute deux fois par jour. En 1999, la tempête Lothar a frappé durement Bernières en détruisant notamment une grande partie des cabines de plage. Le vent était sûrement un des plus violents qu’ait connu Bernières, c’était une grande marée mais notre commune ne connut pas de submersion parce que la mer était basse au plus fort de la tempête …
2) Coefficient de marée :
Avec un coefficient de 90, la mer peut exceptionnellement commencer à passer au-dessus de certains ouvrages de notre littoral. En 2020, ce coefficient a été dépassé 70 jours.
3) La pression atmosphérique
La pression de l’atmosphère sur la surface de la mer entraine une variation de la hauteur importante. En cas de dépression il y a une surcote qui fut extraordinaire à Bernières lors de la tempête Xynthia en 2010.
4) La force du vent
Les vagues formées et poussées par le vent augmentent naturellement le risque de submersion.
5) La direction du vent
Les vagues suivent principalement la direction du vent. Un vent de mer va créer les vagues et augmenter le risque de submersion. Avec un vent de terre les vagues sont peu importantes au bord.
6) La hauteur de sable sur la plage
Plus le sable est haut mieux ce sera pour atténuer la hauteur et l’énergie des vagues, ce qui limitera la possibilité de franchissement de la mer au-dessus des ouvrages et donc les submersions. Les stratégies de protection visent parfois à apporter du sable sur la haute plage pour dissiper l’énergie des vagues.
7) L’efficacité des ouvrages de défense contre la Mer
Tout le littoral de Bernières est protégé par des épis, des enrochements et des digues. Notre communauté de communes en est propriétaire et les entretient. Donc une mer haute, un coefficient de marée supérieur à 90, une très basse pression atmosphérique, un vent fort soufflant de la mer, peu de sable en haut de plage sont les conditions pour que Bernières connaisse une submersion marine. Toutes ces conditions sont prévisibles plusieurs jours à l’avance.
Reste une inconnue : si la montée des océans est inéluctable, certains scientifiques pensent que l’amplitude des marées pourrait aussi être modifiée.
Il faut aussi noter que comme toute la Baie de Seine, Bernières est protégé par le Cotentin des grandes houles venues de l’Atlantique. Cette houle responsable avec la très faible pression atmosphérique de la catastrophe en Vendée lors du passage de Xynthia. Une autre grande différence avec la Vendée : les zones habitées de Bernières ne sont pas construites dans des « cuvettes » où l’eau de mer pourrait se déverser, monter à une hauteur importante et ne pas repartir. La submersion marine ne peut être que temporaire (le temps de la marée haute). Des protections temporaires des bâtiments peuvent donc être envisagées.
A moyen terme, la submersion marine à Bernières peut être envisagée comme un risque prévisible mais acceptable.
« Visite du Littoral de Bernières : Histoire, présent et avenir d’un paysage naturel »
La mer sera le fil conducteur de cette visite. Nous observerons comment la mer a façonné notre paysage. Quelles sont les activités humaines liées à notre espace maritime et avec quels impacts ?
Quel peut être l’avenir de notre littoral ?
Lors de cette visite de la plage et des marais seront évoqués la vie maritime, l’ancien port, le débarquement, le tourisme, l’urbanisme, la défense contre la mer, les éoliennes …
Dimanche 2 Août à 15h
Rendez-vous devant l’Office du Tourisme
Gratuit. Réservation obligatoire par mail ou courrier.
Il y 8 ans se réunissaient quelques berniérais opposés à un
projet de golf sur le terrain du Platon…
Jeudi 12 décembre, la vente de l’espace naturel du Platon au
Conservatoire du Littoral a été validée par le conseil municipal.
Naturellement, l’association continuera à être active,
notamment pour que les Marais du Platon
et de l’Edit deviennent réellement un
lieu ouvert et accessible à tous.
Jeudi 12 décembre, délibération du Conseil Municipal de Bernières pour la cession du terrain communal du Platon au Conservatoire du Littoral. Notre association s’est toujours montrée favorable à cette acquisition. Cet espace naturel serait ainsi définitivement protégé.
Depuis
2014, l’association a participé au
processus de concertation entre la Mairie, le Conservatoire du littoral et le
Département qui sera en charge de la gestion.
Cette
collaboration a permis l’élaboration
d’un Projet d’Aménagement. Le Conservatoire refuse maintenant que ce projet
soit adossé à l’acte de vente. Ce refus
nous interpelle quant à la volonté réelle du Conservatoire de s’investir dans
ce projet d’aménagement.
Et
pourtant ses représentants ont participé
à la conception de ce Projet ! Celui-ci prévoit l’aménagement des sentiers
existant et la création de nouveaux chemins (voir notre publication de juin).
Depuis
2012, nous souhaitons que le Platon reste un espace naturel protégé, un lieu
ouvert et accessible à chacun quelque soit
sa mobilité.
– Il ne faudrait pas que la « renaturation » souvent pratiquée sur les propriétés du Conservatoire conduise à un abandon des espaces et des chemins existants. Notre association refuse que ce patrimoine ne devienne le jardin d’une poignée. Les Berniérais ont toujours circulé respectueusement sur les sentiers existants.
– Aussi nous redoutons que le littoral entre Courseulles
et Bernières soit « abandonné » à la mer quand la montée des eaux
deviendra problématique – un « recul stratégique » pour les
spécialistes du trait de côte. Le plus
souvent le Conservatoire laisse rentrer la mer sur ses terrains. Les changements climatiques
influent sur le niveau de la mer comme sur la fréquence et la force des
tempêtes augmentant d’autant le phénomène d’érosion et le risque de submersion.
Ces éventuelles submersions pourraient être le prétexte à ne réaliser aucun
aménagement
Les
Amis du Platon ont toujours demandé que l’on puisse cheminer facilement entre
Bernières et Courseulles. Une concertation entre les deux communes est
indispensable pour la réalisation de cette liaison qui unirait les plages du
secteur canadien « Juno Beach ».
Pour
que cette liaison soit complète, nous demandons au Conservatoire d’entamer rapidement
des négociations afin de devenir propriétaire d’une petite parcelle d’un
terrain privé où s’effectue actuellement le cheminement côté sud. Car pour le
cheminement sur la commune de Bernières, le côté sud doit être privilégié pour
une meilleure protection des dunes.
Rappel : Le Platon est une propriété communale située entre le terrain de rugby et la mer : espace public menacé par un projet de golf en 2012. Depuis cette date, notre association agit pour que le Platon demeure un espace naturel préservé et accessible à tous. Ce terrain sera définitivement protégé en devenant la propriété du Conservatoire du Littoral qui souhaite acquérir tout l’espace entre Courseulles et Bernières situé au nord de la D514 (voir plan ci-dessous) : Les Marais de l’Edit et du Platon. La gestion sera assurée par le département.
En
2016, le Conservatoire du Littoral a
présenté son projet d’acquisition au Conseil Municipal de Bernières. Depuis de
nombreuses rencontres avec les différents partenaires ont eu lieu pour établir
les orientations d’aménagement du Platon.
La dernière réunion s’est tenue le 26 juin 2019, en la présence notamment de M. Leportier, Maire, de Mme Durand, Conseillère Départementale, de représentants du Conservatoire, des services du Département, d’un géomètre, d’un notaire et de membres de notre association. Toutes les parties présentes ont approuvé les orientations d’aménagement présentées par le Cabinet d’Aménagement (C.A.U.E.) (Voir ci-dessous). Celles-ci seront jointes à l’acte de cession : le futur propriétaire s’engagera lors de la signature à les respecter.
Les Amis du Platon souhaitent la réalisation rapide de tous les aménagements, notamment la « Valorisation du cheminement arrière dune » entre Bernières et Courseulles afin que le Platon devienne plus accessible.
Avez-vous remarqué le petit carré balisé en vous promenant sur la digue, au niveau de l’avenue du bouquet ? Le GONm (Groupe Ornithologique Normand) a délimité ce petit espace pour protéger un couple de gravelots à collier interrompu qui avait fait son nid sur l’estran. Trois petits sont nés.Merci de rester vigilants quand vous vous promenez sur l’estran et de respecter les consignes du GONm afin de les protéger.Peut-être rencontrerez-vous un passionné de gravelots (entre autres) avec ses jumelles. Il se fera un plaisir de vous faire partager son expérience et ses observations (un grand merci à lui !).
Dimanche 26 Mai, 2 associations amies de La Berniéraise, celle de la Réserve du
Cap Romain et celle des Amis du Platon de Bernières vous invitent à effectuer sur la plage et dans l’autre sens le trajet de
la Grande Navigation de Conserve.
Ces 2 associations s’associeront pour une visite guidée gratuite
de la plage « Du Marais du Platon au Cap Romain ». Leurs guides vous
mèneront à la découverte du rivage de Bernières, entre sites naturels et lieux
d’histoire. Ils s’intéresseront à l’évolution du trait de côte dans l’histoire
et particulièrement à son aspect le 6 juin 1944.
Rendez-vous à 11h au Club de Voile avec votre pique-nique.
Cette visite guidée s’achèvera par un pique-nique convivial au pied du Cap
Romain.